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  • Au Nord-Est syrien, la sécheresse pourrait provoquer une pénurie de pain
    En Syrie, les agriculteurs du nord-est du pays ont été confrontés cet été à un nouvel épisode de sécheresse dramatique, notamment pour les récoltes de blé, une ressource pourtant indispensable à la population dont le pain représente la base de l’alimentation. La situation suscite l’inquiétude quant à la capacité de l’administration autonome du nord-est syrien (AANES) – l’entité politique dominée par les Kurdes en charge de la région – à poursuivre la distribution de pains subventionnés, à la base du contrat social du Rojava.  De notre correspondant de retour de Qamishli, Le long de la route défoncée qui relie Raqqa à Hassaké, longtemps considérée comme le grenier à blé de la Syrie, les propriétés agricoles autrefois florissantes sont difficiles à deviner dans la poussière. La Syrie a été confrontée cet été à la pire sécheresse depuis 36 ans. « La saison est très mauvaise, le climat est trop sec et il fait trop chaud. Et l’hiver dernier, il n’a pas plu, donc il n’y a plus d’eau dans les puits. » D’un ample geste de la main, Oum Raly embrasse son domaine : là le coton, ici les blés… Mais il n’y a pas grand-chose à voir : la surface cultivée s’est réduite à peau de chagrin. Ici, il faut désormais creuser à plus de 300 mètres pour dénicher un peu d’eau : « Avant, nous pompions l’eau grâce à des moteurs, mais le diesel est devenu trop cher. Alors, nous nous sommes endettés pour les remplacer par des panneaux solaires. Ici, chaque famille envoie un fils travailler en Allemagne ou en Turquie et ils renvoient de l’argent tous les ans. D’ici deux ans, peut-être que nous aurons remboursé nos dettes. » À écouter aussiSyrie: la sécheresse et le manque d'eau, un défi de plus pour la population et le nouveau pouvoir D’autres n’ont pas cette possibilité. Plus loin, sur la route, une femme, arrosoir à la main, le dos courbé, humecte péniblement son champ dont le sol est nervuré de larges crevasses : « Nous n’avons fait aucun profit cette saison, il a fallu que nous vendions tous nos moutons pour financer l’agriculture. Mais c’est un échec, nous n’avons rien gagné grâce à la terre. Si nous pouvions, nous partirions, mais pour aller où ? » Le blé, une ressource en chute libre Le Programme alimentaire mondial évalue une baisse de 40% de la production de blé en Syrie, une chute libre surveillée de près par les autorités kurdes. À Qamishli, Noursheen administre l’une des nombreuses boulangeries étatiques du nord-est syrien, véritable usine à pain : « Nous sommes confrontés à une crise du blé et de l’eau. Nous recevons encore de la farine et nous pouvons faire du pain tous les jours. Mais les quantités sont limitées et nous devons puiser dans les stocks des années précédentes, la qualité du pain s’en ressent. » Dans son dos, les galettes fumantes défilent sur un tapis, elles seront vendues à prix réduit à la population. Le pain est largement subventionné par les autorités kurdes en prise avec le pouvoir de Damas, une autre source d’inquiétude pour cet ouvrier : « Avec l’ancien régime, nous pouvions encore échanger du blé contre du pétrole. Mais là, le gouvernement de transition a coupé les routes et isole certaines régions kurdes, ils veulent mettre la pression sur l’administration autonome, et ça affecte la production de pain ! » À écouter aussiSyrie: la région de Deraa frappée par une pénurie d'eau sans précédent Avec ces contraintes politiques et climatiques, le prix du pain a doublé en quelques mois. De 1 500 livres syriennes le sac, il se vend désormais 3 000, soit un peu plus d’un dollar. Pour les habitants des quartiers modestes de Qamishli, comme Hamid, cette hausse des prix est alarmante : « Notre peuple est pauvre ! Il faudrait que l’administration fournisse le carburant et le pain sans chercher à faire de profit pour le soutenir. » Alors que se négocient âprement les conditions de la réunification du pays, les autorités du nord-est syrien sont vigilantes à préserver les bases du contrat social, et à ne pas laisser s’installer un climat de défiance.
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  • Afghanistan: une nouvelle campagne de vaccination pour éradiquer la polio
    Le monde va-t-il se débarrasser de la poliomyélite ? L’Afghanistan et le Pakistan sont les deux seuls pays où le virus de la polio reste endémique. Malgré les campagnes de vaccination nationale et l’aide internationale chapeautée par l’OMS, ces deux États n’ont pas réussi à enrayer la transmission de la maladie. En Afghanistan, deux régions restent des foyers de propagation : l’est du pays, densément peuplé, et le sud, très conservateur, où les campagnes de vaccination ne reçoivent pas l’adhésion totale des autorités. Jusqu'en 2022-2023, l’Afghanistan a fait des progrès importants vers l’éradication complète de la polio, avant de connaître une recrudescence de cas. Les expulsions massives d’Afghans depuis le Pakistan font craindre une augmentation supplémentaire dans les prochains mois. Une campagne de vaccination a été organisée à Kunar, province récemment sinistrée par un séisme et proche de la frontière pakistanaise. De notre correspondante à Kunar, Margot Davier À Dar-i-noor, depuis quelques jours, les équipes s’activent à plein régime pour rassembler les enfants de moins de 5 ans éligibles au vaccin contre la polio. Les sites de vaccination, particulièrement rudimentaires, comme ici au milieu des vaches, sont déployés dans chaque localité. Un représentant de l’OMS, désireux de rester anonyme, témoigne : « Donc, nous avons trois personnes dans notre équipe. L’un d’entre eux est un mobilisateur. C’est une femme. Elle va de maison en maison, et grâce à l’aide de la communauté, elle essaie de conduire les enfants à ce site, depuis leurs maisons. Et ce site, si nous regardons le plan, correspond à trois maisons. Dix enfants sont associés à ces habitations. » Les femmes jouent un rôle crucial pour sensibiliser les familles, comme l’explique Najibullah, l’un des vaccinateurs : « Les femmes se rendent directement au sein des maisons et peuvent s’adresser aux mères de familles, elles les invitent à se rendre sur les centres de vaccination. Les femmes sont vraiment importantes. Avant que la campagne ne commence, cette mobilisatrice sociale se rend dans les maisons, met à jour les registres. Si des bébés sont nés, s’il y a de nouveaux arrivants, surtout en ce moment, les listes changent rapidement. Par exemple, avant, il y avait cinq enfants dans cette maison, maintenant, il y en a sept. » Vaccination orale et injectable pour une efficacité de la campagne Dans les provinces les plus conservatrices du pays, à Helmand et Kandahar, au sud, les femmes n’ont pas le droit de participer aux campagnes. En conséquence, les résultats sont beaucoup plus faibles qu’à l’Est. À Kunar, 97% des équipes accueillent au moins une femme. 98% des enfants devraient être vaccinés à la fin de la campagne. Une petite fille arrive justement avec son père, elle fait la grimace. « Normalement, on ne donne qu'un vaccin oral pour cette campagne. On fait le vaccin oral, mais aussi le vaccin injectable. » C'est la première fois que les deux vaccins sont utilisés en même temps pour renforcer l'efficacité de la campagne. La petite fille voit deux de ses ongles coloriés au feutre noir. Cette marque sert à distinguer les enfants vaccinés des autres. La densité de population, les faibles conditions d'hygiène et la malnutrition sont des facteurs de transmission, selon le responsable de l'OMS. « Malheureusement, la plupart de ces facteurs existent à l'est du pays. C'est pourquoi nous sommes plus exposés aux risques ou plus susceptibles de contracter ce virus. Donc, nous menons davantage de campagnes ici. À l'Est, nous avons noué des partenariats avec nos collègues de Wash pour améliorer les conditions sanitaires et d'hygiène dans les zones les plus problématiques. » Quatre cas de polio ont été recensés en Afghanistan depuis le début de l'année. À lire aussiAfghanistan: plus de 800 morts dans un séisme qui a secoué l'est du pays
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  • Irlande: la réunification avec l'Irlande du Nord au cœur de l'élection présidentielle
    Les Irlandais sont appelés aux urnes. Ils voteront, vendredi 24 octobre, pour leur prochain président. Une fonction symbolique dans le pays, mais que l'actuel président, Michael D. Higgins, a su transformer en véritable tribune pour aborder les grands enjeux mondiaux, à commencer par la situation à Gaza. La question palestinienne a d’ailleurs animé la campagne, tout comme la réunification avec l'Irlande du Nord. Un sujet brûlant, et pour cause : près de deux tiers des Irlandais, et 60% des Nord-Irlandais, jugent essentiel de se préparer à ce rapprochement historique.  Après Belfast, c'est la deuxième plus grande ville d'Irlande du Nord : Derry ou Londonderry. C'est ici qu'ont grandi Daryl et Adam, cigarettes roulées à la bouche et écarteurs aux oreilles. A 25 ans, ils forment à eux deux Crack Pipe, un groupe de hip-hop. Ils sont nés après l'accord de paix du Vendredi saint en 1998 et n'ont donc jamais connu les violences du conflit. Pour eux, la réunification de l'Irlande n'est qu'une question de temps.  « Il y a un certain fossé entre les plus âgés et les jeunes, parce que Derry a beaucoup changé. Je crois que les gens veulent avancer, tourner la page et aller de l'avant. La frontière à elle seule entretient la division. »  Le changement dont parle Daryl a été illustré en 2022 par la victoire du Sinn Fein aux élections en Irlande du Nord. Une victoire historique pour ce parti, ancien bras politique de l'IRA, l'armée républicaine irlandaise, et qui a relancé le débat sur réunification de l'île.   Aujourd'hui, 60% des Nord-Irlandais s'y disent favorables. De l'autre côté de la frontière, c'est un espoir de longue date. Selon un sondage, 64% des citoyens de la République étaient pour fin 2023. Et l'évolution des Nord-Irlandais est importante pour eux, car ces derniers peuvent voter demain à la présidentielle s'ils résident en République d'Irlande.   Les promesses de nouvelles perspectives C'est le cas de Karl Duncan, 23 ans, qui a posé ses valises à Dublin il y a à peine deux mois. « Quand on grandit et qu'on vit en Irlande du Nord, les opportunités économiques ne sont pas très nombreuses, surtout en dehors de Belfast. Donc, pour beaucoup de jeunes du Nord, la réunification serait synonyme de nouvelles perspectives en nous rapprochant de l'Union européenne. »  Ross Neel, 29 ans, lui est avocat. Originaire de Belfast, il vit à Dublin depuis quelques années. Et à ceux, dans le Sud, qui redoutent le coût de la réunification et soulignent que l'Irlande du Nord est la province la plus pauvre du Royaume, Ross rétorque : « Dublin subit énormément de pression car il n'y a pas assez de logements ni d'infrastructures. À Belfast, en revanche, il y a de l'espace disponible. Il y a des choses que l'Irlande du Nord peut apporter à la République et qu'on ne mesure peut-être pas suffisamment. Par exemple, l'industrie de défense en Irlande du Nord pourrait bénéficier à la République qui est très faible dans ce domaine. »  Demain, le rêve longtemps si lointain d'une Irlande réunifiée pourrait donc enfin devenir réalité, entre les mains de la future présidente Catherine Connolly ou Heather Humphreys.  À lire aussiComment l'Irlande du Nord et la République d'Irlande continuent-elles à coexister, cinq ans après le Brexit?
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  • Benfica-Sporting: la rivalité lisboète s’invite en Ligue des Champions
    À Lisbonne, la capitale portugaise, le foot fait partie intégrante de la vie des habitants. Depuis plus d’un siècle, elle est le théâtre d’une rivalité entre les deux clubs, le Sporting et le Benfica. De notre envoyé spécial à Lisbonne, Ce chant, Damiao le connaît depuis toujours. Glorieux SLB, ode à la gloire du Benfica, le seul club de Lisbonne qui compte pour celui qui vient d’avoir 40 ans, et qui a toujours vécu dans la capitale portugaise : « Ah, moi, c’est Benfica pour toujours ! J’aime le rouge, le sang est rouge, chez moi tout est rouge ! » Le rouge, couleur iconique du maillot de Benfica, adoré aussi par Joao, plus jeune, mais tout aussi passionné : « Le meilleur, c’est Benfica, et ça l’a toujours été. À Lisbonne, on est les seuls à avoir remporté la Ligue des Champions. Et on compte le double de titres. Franchement, ça ne sert à rien de comparer. » « Quand il y a des duels entre nous, toute la ville s’arrête » Le palmarès est éloquent. Deux victoires en Ligue des Champions au compteur pour le Benfica. Trente-huit titres de champion du Portugal contre 21 au Sporting, qui est tout de même double tenant du titre. Une fierté pour ses supporters même si Diogo, qui est derrière les « Vert et Blanc » depuis l’âge de 11 ans, a du mal à accepter cette rivalité : « C'était un moment très difficile l'année dernière. Il y a eu beaucoup d'insultes échangées tout au long de la saison avec les supporters de Benfica. Ils ont passé leur temps à nous dénigrer. Quand il y a des duels entre nous, toute la ville s’arrête. » Le « Derby éternel » existe depuis plus d’un siècle à Lisbonne entre deux clubs dont les stades sont situés à moins de trois kilomètres l’un de l’autre. Voisins, mais pourtant si opposés depuis leur création, comme l’explique Sergio Kritinas, qui est journaliste pour Record, un des quotidiens sportifs portugais : « Comme souvent, c’est une histoire de lutte des classes. Benfica a des origines plus populaires, fondé en 1904 par une institution qui accueillait des enfants orphelins ou démunis. Le Sporting, quant à lui, a été fondé deux ans plus tard au sein d'une élite plus aristocratique. » Voisins, rivaux et éternels adversaires Et la saison dernière a été le théâtre d’un duel accroché dont l’épilogue a été heureux pour les « Lions ». Pour leur entraîneur Rui Borges, cette rivalité avec Benfica leur permet de se transcender : « C’est un grand adversaire, notre plus grand adversaire, notre principal rival pour aller chercher des trophées. C'est toujours du 50-50 entre nous, entre deux grandes équipes. » Sevré de titres par son rival depuis deux saisons, le Benfica de José Mourinho espère inverser la tendance dans les mois à venir. Et tant pis si ça vient contrarier une importante partie des Lisboètes, explique Sergio Kritinas : « Le rapport de force est finalement assez équilibré. Dans la ville, il y a plus de supporters du Sporting que de supporters de Benfica. Mais dans tout le pays, et dans le monde entier, c’est l’inverse. » Engagés chacun de leur côté en Ligue des Champions cette semaine, les deux clubs se retrouveront plus tard dans la saison. Le 5 décembre en championnat… Un nouveau chapitre pour obtenir la suprématie de la capitale lusitanienne.
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  • «Les Russes n'ont pas réussi à zombifier tout le monde»: en Ukraine, ces ados qui fuient les territoires occupés
    Plusieurs centaines de milliers d’enfants et d’adolescents ukrainiens résident actuellement dans les territoires occupés par la Russie. À l’école, ils subissent l’endoctrinement : on leur apprend à haïr l’Ukraine et à glorifier l’armée russe. En dépit de ce lavage de cerveau, certains jeunes parviennent à s’extraire de ce milieu et à fuir les territoires occupés par la Russie. C’est le cas d’Ivan, 18 ans, qui, après avoir fait connaissance avec des adolescents ukrainiens sur Internet, a pris la décision de quitter sa ville natale de Louhansk pour rejoindre Kiev, au risque de ne plus jamais revoir ses parents.
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