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Lignes de défense

Podcast Lignes de défense
Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des ...
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  • La présence militaire française en Afrique sur la sellette
    Coup de tonnerre, jeudi 28 novembre au soir à Ndjamena… Quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le Tchad a déclaré qu’il mettait fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec Paris. Le Tchad était le dernier point d'ancrage militaire français au Sahel, et plus largement un maillon clé de la présence militaire sur le continent. Cette décision unilatérale vient mettre à mal la nouvelle stratégie en Afrique portée par Paris. L’annonce du Tchad est un séisme, pourtant Paris avait pris les devants avec un vaste plan de réduction de sa présence militaire en Afrique, proposant une nouvelle philosophie, basée sur des dispositifs légers, réactifs pour répondre aux besoins des partenaires.Une offre, qui visiblement, n’a pas été jugée suffisamment rentable à Ndjamena, indique Thierry Vircoulon chercheur à l’Ifri : « La question fondamentale, c'est celle de ce 'nouveau paradigme', le président Macron avait employé cette expression, un nouveau paradigme de la coopération militaire donc, où la demande des partenaires devait primer sur l'offre française. Pour le moment, ce qu'on en a perçu était surtout focalisé sur la réduction des effectifs de l'armée française en Afrique et l'avenir des bases. Donc, on attend des décisions là-dessus, et on n'a pas l'impression que ça soit le cas. » À lire aussiLe Tchad annonce rompre ses accords de coopération de défense avec la FranceLe rapport de Jean Marie Bockel, sur la ré-articulation du dispositif militaire français, remis lundi 25 novembre à l'Élysée, semble aujourd'hui déjà caduc. Car le Sénégal aussi indique qu'il ne souhaite plus de base militaire étrangère sur son territoire.Pour être présent en Afrique, il faut un vrai partenariat, insiste Peer de Jong, docteur en sciences politiques et ex-colonel des troupes de Marine, « On appelle ça de la 'co-collaboration'. C'est le terme qui a été utilisé dans les discussions et dans les présentations. Les États africains de façon générale ne sont pas réfractaires à une présence française, mais ils ne la veulent pas sur ce modèle-là, ils la veulent plus fraternelle, moins donneuse de leçons. Donc, ils veulent un vrai partenariat. On doit impérativement se différencier. C'est ça le souhait des États africains qui, en plus de ça, émettent un souci d'exigence de la souveraineté des États. On ne peut plus faire ce qu'on veut en Afrique, ça, c'est sûr et certain ! »Encore une fois, c'est une surpriseAprès avoir été brutalement poussé vers la sortie du Mali, du Burkina, du Niger, vient donc le tour du Tchad et encore une fois, c'est une surprise.En particulier au Tchad où l’armée française a mené le plus d’opérations extérieures. À lui seul, le pays était presque le dépositaire de la relation militaire franco-africaine avec ses trois bases historiques : le camp Kosseï, Faya Largeau et Abéché. « Les bases, c'est le symbole de cette relation militaire franco-africaine qui est très décriée par les opinions publiques africaines », reprend Thierry Vircoulon ; « elles apparaissent comme un des derniers héritages de la France Afrique. Et du coup, dans ces bases, les effectifs français ont déjà beaucoup diminué, et vont diminuer davantage et donc la raison d'être de ces bases se pose. On s'interroge beaucoup puisqu'on a l'impression qu'on va avoir des bases vides et donc à quoi ça sert ? Dans la mesure aussi où il n’y a plus d'opérations extérieures, elles sont devenues taboues ; donc les bases, on ne voit pas trop quelle est leur justification. »  À lire aussiLa France prise de court après l’annonce par le Tchad de la fin des accords en matière de défenseDes bases vides à offrir alors que sur plan sécuritaire, ajoute Peer de Jong, la concurrence fait rage en Afrique, « La concurrence Union européenne ! Qui a l'argent en Europe ? C'est l'Union européenne et non pas la France ! C'est la Russie, c'est la Chine, c'est la Turquie, ce sont les États-Unis. Mais même au sein de l'Union européenne, il y a la forte concurrence de l'Espagne, de l'Italie, de la Pologne, des Allemands qui sont également très présents en Afrique. Donc, en fait, on ne peut pas maîtriser ce flot, ce renversement incroyable qu'on n'a pas du tout anticipé. On est dans une situation extrêmement défensive. On est sur un modèle qui réduit ses effectifs, mais qui ne parle pas de politique. À mon avis, on va vers un modèle en totale rétraction. C'est comme ça que ça va terminer, bien évidemment. »L’armée et la diplomatie française semblent subir les évènements, quant à la position de l’Élysée, elle se fait attendre.
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  • Ukraine: l'inquiétante escalade nucléaire du Kremlin
    En réaction à l’autorisation de Joe Biden permettant à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles américains, Moscou a franchi cette semaine plusieurs marches de l’escalier nucléaire. D’abord en rendant public une actualisation de sa doctrine puis en tirant jeudi un missile inquiétant sur l’Ukraine. Le tir de missile russe relève du pur signalement stratégique, le Kremlin envoie un message clair aux Occidentaux : il ne perdra pas la guerre en Ukraine. Jusqu'à présent, les menaces du Kremlin n'étaient que verbales. Cette fois, c'est un missile qui sent le souffre qui a été tiré. Un « missile expérimental », dit Vladimir Poutine, de portée intermédiaire, baptisé Orechnik, mais le missile qui se rattache à la famille des armes balistiques porteurs du feu nucléaire. Moscou a donc brisé un tabou.C'est une intimidation particulièrement rude, assure le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Pierre Schill : « Une attaque, c'est toujours inquiétant. Maintenant, je pense qu'il faut prendre du recul et nous, il faut qu'on regarde ce qui s'est passé. Quel est le signal envoyé. Tous les jours, il y a des attaques sur l'Ukraine. Il y a eu ces derniers jours des tirs très massifs sur l'appareil de production électrique. Nos outils de renseignement sont évidemment tournés vers l'observation de ce théâtre. Tout dans la guerre est signal. Tout ce qui se passe ces jours-ci en déclaratoire ou en manœuvre effective rentre dans une dialectique des volontés qui passent aussi par des questions d'intimidation et de contre intimidation, c'est clair. » À lire aussiTir inédit d’un missile stratégique par la Russie en Ukraine: un «signalement» destiné aux EuropéensUne grammaire que Vladimir Poutine, ex-officier du KGB, maitrise parfaitementIl en connait la limite : seul le nucléaire peut répondre au nucléaire. Mais sous ce seuil, l’escalade est permise. En début de semaine, il y a donc eu cette mise à jour de la doctrine nucléaire de la Russie. En filigrane, elle dit qu’essayer de vaincre l’armée russe est vain puisque l’option nucléaire est réaliste. La doctrine ajoute qu’elle ne laissera pas se prolonger les attaques de missiles en profondeur sur son sol.S’ajoute à cette ligne rouge, un élargissement, non pas du seuil, mais des conditions d’emploi de l’arme, il est aussi question de nouveaux vecteurs comme l’Orechnik tiré jeudi, précise Thibault Fouillet de la Fondation pour la recherche stratégique : « En matière stratégique, le discours doit toujours, pour être crédible, s’appuyer sur des faits. Donc, on ne peut pas juste annoncer un renforcement de posture ou la volonté d'une évolution de posture sans derrière insister sur la capacité à agir si le besoin s'en faisait sentir. On a bien cette nécessité de parler aussi des armements, de mettre en avant de nouveaux systèmes, de nouveaux vecteurs, de nouvelles possibilités. C’est pour crédibiliser cette posture. »Donald Trump aux portes du pouvoirOr, la Maison Blanche desserre les conditions d’emploi de ses missiles ATACMS, car le temps est compté. Donald Trump est aux portes du pouvoir et Moscou en attend beaucoup. « L'ambition qui a été affichée par Donald Trump d'un accord rapide avec Vladimir Poutine sur une ligne qui serait le gel du conflit selon la ligne de front actuelle, mais surtout une concession sur un principe de neutralisation de l'Ukraine, de renoncement à l'entrée dans l'OTAN. Si vous combinez un gel du front et un principe de neutralisation, on retombe rapidement sur les lignes de ce qu’était l'accord de Minsk ou même du mémorandum de Budapest. Et ça, la Russie a bien montré qu’elle n'était pas prête à le respecter », décrypte Elie Tenenbaum, directeur de recherche de l’Ifri.À lire aussiL'Ukraine demande de nouveaux systèmes antiaériens pour se protéger des missiles russesSur le terrain, la logique est celle d’un conflit qui ne semble pas porter de solution militaire, la menace nucléaire est donc une partie de l’équation des futurs négociations, précise Thibault Fouillet. « De toute façon, la sortie sera politique. Mais pour que la sortie soit politique, il faut une certaine crédibilité. Il faut user de tous les moyens. Il faut aussi rappeler que même si certains peuvent croire en un affaiblissement russe, ça reste une puissance dotée, l'une des principales puissances nucléaires. La Russie est inscrite dans le concert des Nations, il ne faut pas s'attendre à une Russie émoussée ou à une Russie qui s'effondrerait », dit-il.« L’apocalypse nucléaire n’est pas pour demain », abonde Cyrille Bret, enseignant à Sciences Po, mais ces derniers jours marqueront l’histoire, « un cran », insiste-t-il, « a incontestablement été franchi dans les menaces nucléaires par la Russie ».
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  • Soldats nord-coréens en Russie, l’amorce d’une mondialisation du conflit ukrainien
    Des militaires nord-coréens ont été engagés cette semaine dans des combats dans la région russe de Koursk, a affirmé mercredi le renseignement sud-coréen, après que les États-Unis eurent confirmé l'implication de Pyongyang dans la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine. Les chiffres sont invérifiables, mais l’Ukraine estime que 10 000 soldats nord-coréens sont déployés, une présence qui interroge les spécialistes quant à l’efficacité et l’objectif réel de cette troupe. Jamais la Corée du Nord n’avait envoyé de troupes à l’étranger. Selon le renseignement sud-coréen et américain, ces soldats sont désormais au feu. Équipés d'uniformes russes, ils seraient même en première ligne, mais qui sont ces combattants ? Premier élément de réponse avec Philippe Gros, de la Fondation pour la recherche stratégique :« Ce n'est pas évident d'avoir une vision définitive. On sait qu'il y a au moins une partie des troupes qui viennent des forces spéciales, du 11ᵉ corps qui relèverait des forces spéciales nord-coréennes. Ils sont considérés comme des troupes d'élite par les observateurs ». Reste à placer ces pions sur l’échiquier du front. Il y a trois échelons dans l’armée russe, rappelle Vincent Tourret de l’université de Montréal : « Le premier échelon, c'est de l'infanterie consommable qui est envoyée par petits groupes entre 3 et 5 hommes par vagues successives pour tester les défenses ukrainiennes et commencer à infiltrer le dispositif. Ce premier échelon est ensuite appuyé par des troupes plus régulières qui vont manier des armements lourds et sophistiqués de type mortiers, mitrailleuses lourdes, drones et qui enfin sont appuyés par un troisième groupe, un groupe d'élite des troupes parachutistes, de l'infanterie navale et des Spetsnaz qui eux vont faire la coordination des feux, ce troisième groupe va agir comme un coup de poing et exploiter ».Ces troupes nord-coréennes : chair à canon ou forces spéciales ?Philippe Gros et Vincent Tourret, privilégient la seconde option. « Il se dit que les Russes les ont formés aux tactiques de base, avance Philippe Gros. C'est-à-dire à manœuvrer avec l'artillerie, à utiliser des drones. Mais jusqu'à quel point ? Ce n'est pas du tout évident ». « Ce qui apparaît être clair, dit Vincent Tourret, c'est qu’elles vont être utilisées de la façon dont les Russes utilisent leur infanterie légère, à savoir par vagues. Soutenu par leur artillerie et avec des pertes assez importantes, donc c'est un modèle très attritionaire où les pertes sont complètement acceptées et elles seront lourdes ».10 000 hommes, cela reste un volume limitéSans compter, précise Philippe Gros, que la barrière de la langue peut poser problème au combat :« Il a fallu apprendre aux nord-coréens les termes de base pour manœuvrer. Ils ont un traducteur pour 30 soldats, donc en gros, un traducteur pour une section. Et puis évidemment, les russes se heurtent aux problèmes d'interopérabilité qu'il y a à intégrer des troupes dans un dispositif. Il semble qu'une partie des troupes nord-coréennes soit rattachée à une des brigades d'infanterie de Marine russe, la 810ᵉ. Donc, on est là vraiment sur une logique d'intégration tactique de ces unités dans le dispositif russe, et pas sur une logique de laisser les forces coréennes occuper un créneau avec leurs propres chaînes de commandement. Ils ont choisi le cas, le plus difficile à mettre en œuvre en termes d'intégration ». Néanmoins, analyse Elie Tenenbaum directeur de recherche de l’Ifri (Institut français des relations internationales), cette force ne sera pas négligeable, si les troupes nord-coréennes restent dans la région de Koursk. « Dans un premier temps, elles permettent à la Russie de maintenir son effort principal sur le Donbass, en lui évitant finalement d'avoir à exercer une sorte de balance de forces, précise-t-il. Elles sont vraisemblablement là aujourd'hui aussi pour être testées pour voir ce que ces nord-coréens sont capables de produire. Peut-être, dans un second temps, les employer sur une zone plus importante ou plus prioritaire pour la Russie ».  Dans l’hypothèse également où l’armée russe viendrait à manquer de ressources, redoutent les renseignements ukrainiens et sud-coréens, ces troupes nord-coréennes, pourraient être seulement l’avant-garde d’un contingent futur, cette fois plus étoffé.À lire aussiLes drones, la nouvelle arme du combat naval
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  • Les drones, la nouvelle arme du combat naval
    Qu’ils soient sous-marins ou de surface, de surveillance ou de combat, les drones font une entrée tonitruante au sein des flottes militaires. Ils étaient d’ailleurs partout dans les allées du salon Euronaval qui s’est tenu cette semaine près de Paris, véritable reflet d’une « dronisation » massive et rapide des marines militaires du monde. Effilés comme une torpille, carénés comme un bateau, il n’y avait pas une allée, pas un stand sans drones au salon Euronaval, une production à foison, fruit de l’imagination de PME et des grands de l’industrie au premier rang desquels Naval group… Pierre Antoine Fliche, responsable des lignes de produits drones : « Chez Naval Group, on a deux grandes catégories de véhicules, les drones de surface et les drones sous-marins. Dans le drone de surface, on a la gamme Seaquest, dont le plus petit, le Seaquest S, a déjà été lancé. C'est un produit industriel qui est en essai à la mer en ce moment. Il a pour particularité d'être embarquable sur des frégates et donc de pouvoir faire tout un tas de missions à leur profit, comme une extension de leur capacité. Alors on est dans la classe 9,30 m, donc ça reste un gros objet pour nous tous, mais ramené à l'échelle d'une frégate par exemple, c'est quelque chose d'assez petit. Il peut être armé ».Complément de protection de la frégate, le Seaquest S peut naviguer plusieurs jours, tout comme l’Ucuv un sous-marin de 10 tonnes et de 10 mètres, le bébé de l’ingénieur principal de l’armement Patrick de la DGA, « Je suis le manager en charge du projet technologique de développement Ucuv pour Unmanned Combat Underwater Vehicle. Quelque part, on est en train de défricher un nouveau domaine avec ce type d'engin. Aucune marine dans le monde aujourd'hui n’est dotée de ce genre d'outils. Donc on réfléchit beaucoup avec la marine nationale à quelle pourrait être les usages de ce type d'engin. Donc de facto, quel armement il faudrait lui confier ».La mission de ce drone sous-marin, sécuriser par exemple le goulet de Brest pour assurer la sortie des sous-marins nucléaire lanceur d’engins (SNLE), fer de lance de la dissuasion.Dans cette course aux drones, les PME en têteDelair Exail, Diodon, ou encore Alseamar avec son glider Sea explorer, Nicolas Delmas : « C'est un planeur sous-marin et on vient jouer sur la flottabilité de l'engin pour le faire couler ou remonter dans la colonne d'eau. Ça lui permet d'avancer horizontalement comme un planeur aérien. Sa fonction est multiple, ça dépend de la charge utile. Ici, par exemple, on a une charge utile acoustique qui permet de faire de la détection ou de la localisation de bateau. L'autonomie du glider, c'est plusieurs mois. Il est opérationnel, il a été mis en œuvre dans différents exercices. Ce qui va changer, c'est que c'est un produit qui est peu cher, qui est très facile à mettre en œuvre et donc en fait on peut en mettre beaucoup. Actuellement, de manière industrielle, on n'est que deux sociétés dans le monde à proposer un tel produit, Alseamar, société française et une autre société américaine ».Et si les petits acteurs comme Alseamar, ont un coup d’avance, c’est qu’ils proposent déjà leurs solutions au marché civil, c’est la clé du succès martèle Timothée Moulinier délégué innovation du Gican, le groupement des industries navales :« Au Gican on en est persuadé. Nous, on travaille bien ces deux axes. On a 50% de notre chiffre d'affaires qui est dans le militaire, 50% dans le civil. Et on voit que les technologies qui sont robustes dans le temps, c'est celles qui sont capables justement de s'adresser aux deux marchés, qui sont capables de faire face aux cycles au temps long du militaire, avec le temps court, la réactivité plutôt du civil. On croit beaucoup à cette approche duale ».Microcosme d'entreprisesEn s’appuyant sur un microcosme d’entreprises très dynamiques situées sur la Côte d’Azur et en Bretagne du sud, la France, en retard sur le segment des drones aériens, semble cette fois avoir tous les atouts pour devenir numéro un des drones navals, assure Tamara Brizard cofondatrice d’Arke Océan. Son entreprise produit des essaims de petits drones sous-marins, destinés à l’origine à la protection de la biodiversité. Ils ont depuis trouvé une application militaire : « Nous, c'est du petit drone qui ne va pas naviguer très loin, mais par contre qui va être beaucoup plus précis dans son positionnement. Donc on va modéliser l'espace. C'est pour protéger des sites, les essaims de drones sont destinés à faire de l'écoute acoustique. Ils peuvent rester jusqu'à un mois dans l'eau parce qu'ils se posent au fond et ils vont écouter. Et dès qu'ils entendent la signature d'une menace, ça peut être des plongeurs ou des bateaux spécifiques, des bateaux de pêche aussi, ils vont sonner une alarme et dire, attention, il y a cette signature, il y a quelqu'un qui est sur site ». La France qui possède le second plus grand domaine maritime au monde doit être capable de l’occuper et ces drones sont une partie de l’équation indique Sébastien Moulinier du Gican : « Ces nouveaux moyens permettent d'aller surveiller ces zones là, d'aller lutter contre les trafics illicites, d'aller lutter contre la pêche illégale. Et ça c'est des outils qui sont à la disposition à la fois des marines militaires mais aussi de l'action de l'État en mer ». Les drones navals, acteurs clés du futur combat en mer, permettront également dans un futur proche d’assurer la présence presque permanente de la marine nationale y compris dans les océans les plus vastes et les plus éloignés, mais néanmoins au cœur de rivalités entre nations.À lire aussiLe laser, une solution française pour lutter contre les drones houthis en mer Rouge
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  • L’Otan dans l’étau du scrutin américain et d’une possible victoire du candidat républicain Donald Trump
    Depuis la fin de la guerre froide, la présence militaire américaine en Europe est assez stable. Alors que les forces armées américaines comptent un peu plus de 1 200 000 personnels militaires, dont 230 000 sont stationnés à l'étranger, 60 000 d’entre eux sont présents en Europe au sein de l’Otan. La victoire de Donald Trump pourrait-elle rebattre les cartes de cette présence militaire en Europe alors que la Chine est devenue l’adversaire n°1 de Washington ? La menace d’une nouvelle administration américaine plane sur l’Europe… Elle a même été verbalisée, le 10 février dernier. Dans l’un de ses meetings, le candidat républicain Donald Trump a assuré ne plus garantir la protection de tous les pays membres de l’Otan face à la Russie : « L’un des présidents d'un grand pays s'est levé et a dit : "Si nous ne payons pas et que nous sommes attaqués par la Russie, nous protégerez-vous ?" Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai même à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer, vous devez payer vos factures ! »S’il est élu, souligne l’expert en relations internationales Cyrille Bret, Donald Trump pourrait bien chercher à diviser les Européens. Exigeant d’eux tout à la fois un alignement sur les États-Unis et une plus grande autonomie en matière de défense : « Il a déjà annoncé plusieurs inflexions dans sa perception et son action du lien transatlantique. Il rappellera la nécessité de faire payer aux Européens leur propre sécurité. Et les chiffres sont impitoyables. L'effort de défense américain est à lui seul près de 70% de l'effort de défense de toute l'alliance de l'Atlantique Nord. Donc, il voudra continuer à faire payer. Il voudra également vraisemblablement instaurer une Otan à deux vitesses. Et puis, il y a une troisième inflexion qui est prévisible en cas d'élection de Donald Trump, c'est la volonté de conserver ce qui est l'essentiel pour Donald Trump de la présence américaine en Europe, le parapluie nucléaire, les vecteurs et les chaînes de commandement. Et de déléguer aux Européens de plus en plus la question des armements terrestres et la question des équipements de détection. »Si la menace chinoise devient prioritaire, les États-Unis pourraient-ils conserver un important contingent en Europe ?La question des ressources et des savoir-faire militaires se posera indubitablement. En revanche, un départ américain ne se fera pas d’un claquement de doigt, même avec Donald Trump à la Maison Blanche, assure Cyrille Bret : « Il y aura des résistances de la part de l'appareil militaire américain où les atlantistes sont importants. Il y aura des résistances aussi dans l'entourage de Donald Trump parce que tous ne sont pas convaincus de cette lecture des relations internationales ou seule la Chine compte. Il y a des "Cold Warriors" autour de Donald Trump, il y a des "Cold Warriors" qui se feront entendre au Sénat et au Pentagone, donc ça ne se fera que graduellement. »Une candidate démocrate pas si éloignée de Donald TrumpSi la candidate démocrate Kamala Harris porte une ambition pour le lien transatlantique, en cas de victoire, elle devra également faire face à la montée en puissance de la Chine. Paradoxalement cela pourrait aboutir à une position qui sur le fond ne serait pas si éloignée de celle de Donald Trump, indique Cyrille Bret, seule la forme serait différente : « L'encouragement contre les invectives, tout cela évidemment pour défendre les intérêts nationaux américains, c'est bien légitime. Naïfs seraient ceux qui croiraient en Europe qu’il y a une candidate pro-européenne face à un candidat pro-américain. Les deux ont pour charge, c'est dans leur mandat, c'est dans leur serment, de promouvoir et de défendre les intérêts américains partout dans le monde, aux Européens eux-mêmes de promouvoir leurs propres intérêts. »Alors que la nature de la relation transatlantique est en train de muter, le scrutin américain met en lumière une Europe prise en étau entre Pékin et Washington.
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