
🎤 Interview - Sécurité anti-drone : un détecteur basé sur le son et l'IA (Louis Saillans, Askalon Industries)
25/12/2025 | 26 mins.
Ancien commando marine, Louis Saillans a fondé Askalon Industries pour répondre à un enjeu devenu central : la détection des drones. Sa start-up mise sur l’acoustique et l’intelligence artificielle pour proposer une solution passive, discrète et abordable, pensée avant tout pour les usages civils.Interview : Louis Saillans, cofondateur d’Askalon IndustriesEn quoi consiste votre système anti-drone ?L'équipement que nous avons mis au point repose sur l’acoustique. C'est une technologie ancienne mais qui redevient extrêmement pertinente grâce aux progrès de l’intelligence artificielle. Avec des capteurs acoustiques couplés à des modèles d’IA entraînés en interne chez Askalon Industries, on est capable de détecter tous les drones, quel que soit leur type ou leur mode de guidage. L'équipement que nous avons mis au point embarque sa propre IA et fonctionne de manière autonome, parfois même sans aucune transmission de données, ce qui est essentiel pour des sites sensibles comme les centrales nucléaires. A qui s'adresse cette solution ? Cette approche intéresse des aéroports, des stades, des prisons, des raffineries, des data centers ou encore des sites industriels critiques. L’objectif n’est pas de surveiller, mais de garantir qu’aucun drone ne pénètre dans une zone sans que l’exploitant n’en soit informé, à la manière d’un système de vidéosurveillance, mais sans caméra. Les drones actuels volent lentement, souvent bien en dessous de la vitesse de propagation du son. Résultat : on peut les entendre avant qu’ils n’atteignent une zone sensible. Contrairement aux avions, ils émettent du bruit en permanence. Votre solution permet-elle d'intercepter des drones ? Non. Intercepter un drone, c’est entrer dans le monde des systèmes d’armes, avec toute la réglementation qui va avec. Ce n’est pas notre positionnement. Dans le civil, faire tomber un drone au-dessus d’un stade ou d’un centre-ville crée un risque de dégâts collatéraux évident. Nous faisons le choix de fournir une information fiable et certaine, pour permettre aux exploitants de prendre les bonnes décisions : interruption d’un trafic aérien, sécurisation d’un site, alerte des autorités compétentes. C’est une logique de prévention, pas de destruction.Comment passe-t-on des forces spéciales à l'entreprenariat ?Dans les unités des forces spéciales, on est en permanence dans l’innovation. On teste du matériel, on le pousse dans ses retranchements, on prototype et on fait des retours extrêmement exigeants aux industriels. Cette culture du test en conditions réelles et du “ça doit fonctionner quoi qu’il arrive” m’a beaucoup marqué. L’entrepreneuriat est une continuité naturelle de cet état d’esprit. La différence, c’est que dans une start-up, le stress est moins violent qu’en opération, mais il est quotidien, avec des décisions à prendre tous les jours.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

🎤 Interview - Fuites de données, IA et cybercriminalité : à quoi s’attendre en 2026 ? (Benoît Grünemwald, ESET)
24/12/2025 | 14 mins.
Après une année 2025 marquée par des fuites de données massives, la cybercriminalité change d’échelle. Benoît Grünemwald, expert cybersécurité chez ESET, analyse les menaces émergentes, l’usage croissant de l’IA par les attaquants et la capacité de réponse des défenseurs à l’aube de 2026.Interview : Benoît Grünemwald, expert cybersécurité chez ESETEn partenariat avec ESETSi l’on dresse le bilan de 2025 en matière de cybercriminalité, que faut-il retenir en priorité ?En 2025, ce sont avant tout des fuites de données à très grande échelle. Elles ont touché des entreprises, mais aussi des fédérations sportives françaises et des services parapublics comme France Travail. L’ampleur est telle qu’on peut considérer que presque tout le monde a été concerné, directement ou indirectement.Pourquoi dites-vous que les conséquences se feront surtout sentir en 2026 ?Parce qu’il faut du temps aux cybercriminels pour exploiter ces données. Certains sont spécialisés dans la récupération d’informations et la constitution de bases, parfois revendues sur le dark web. En recoupant plusieurs fuites, notamment grâce à l’intelligence artificielle, ils peuvent créer des profils très précis. Cela ouvre la voie à des campagnes de phishing ciblées, mais aussi à des risques bien réels dans le monde physique.L’intelligence artificielle a-t-elle marqué un tournant en 2025 pour les cyberattaquants ?Oui, clairement. On est passé de simples expérimentations à des logiciels malveillants capables de se réécrire eux-mêmes, partiellement ou totalement, grâce à l’IA. Certains malwares utilisent désormais des API pour dialoguer avec une IA hébergée sur un serveur contrôlé par l’attaquant, afin de décider quoi faire des données trouvées sur la machine de la victime. C’est un changement de paradigme important, même si ces menaces restent aujourd’hui bien détectées.On a aussi parlé de l’utilisation d’agents d’IA comme Claude par des groupes de pirates…Oui, c’est notamment documenté dans un rapport d’Anthropic sur l’utilisation détournée de Claude. Des agents spécialisés ont été utilisés pour automatiser quasiment toute la chaîne d’une attaque. Chaque agent se charge d’une étape, avec très peu d’interactions humaines. Cela réduit la complexité technique pour les attaquants, mais cela reste encore relativement encadré.Les défenseurs utilisent eux aussi l’IA. Avec quels résultats ?Les défenseurs utilisent l’IA depuis longtemps, notamment pour les tests de pénétration, ou pen tests. Récemment, une IA a même remporté un concours de hacking éthique, en identifiant des failles plus efficacement que des experts humains. C’est un signal fort sur la capacité de l’IA à renforcer la sécurité des systèmes avant que les cybercriminels ne les exploitent.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

🎤 Interview – De l’IA générative aux "dark factories", ce qui va changer en 2026 (Patrice Duboé, Capgemini)
23/12/2025 | 19 mins.
À l’heure des bilans technologiques, Patrice Duboé décrypte les grandes ruptures de 2025 et trace les lignes de force de 2026, entre IA générative, robots industriels, enjeux énergétiques, cybersécurité et transformation profonde des entreprises mondiales.En partenariat avec CapgeminiInterview : Patrice Duboé, directeur de l’Innovation pour l’Europe du Sud chez CapgeminiQuelles grandes tendances technologiques retenez-vous de l’année 2025 ?2025 a été une année extrêmement riche. Impossible de ne pas parler de l’IA générative et surtout de l’arrivée concrète des agents. Ils sont désormais déployés à grande échelle, avec des cas d’usage très opérationnels. Dans les centres de support, par exemple, on utilise des agents capables d’analyser des décennies de tickets pour identifier instantanément les causes probables d’un problème, en s’appuyant sur des technologies issues de l’IA générative telles que celles développées par des acteurs comme OpenAI ou intégrées dans des solutions d’entreprise. Résultat : jusqu’à 25 % de gains de productivité. On n’est plus dans l’expérimentation, mais clairement dans l’industrialisation.L’informatique quantique progresse aussi. Où en est-on réellement ?Le quantique reste encore très orienté recherche, mais ses promesses sont majeures. On le voit déjà dans la météorologie, où l’on parvient à allonger les prévisions grâce à des modèles toujours plus complexes, développés notamment par des instituts de recherche et des industriels comme IBM Quantum. Demain, cela va transformer la recherche médicale, en particulier sur le cancer. Mais il y a aussi un enjeu critique en cybersécurité : le jour où les ordinateurs quantiques pourront casser nos clés de chiffrement actuelles. C’est pour cela que les entreprises travaillent dès maintenant sur la cryptographie post-quantique, par exemple à travers les recommandations du NIST.Robots, humanoïdes, “dark factories” : que faut-il attendre de 2026 ?2026 sera clairement une année d’accélération. Les robots et les humanoïdes vont encore gagner du terrain, portés par l’IA. On voit émerger en Chine les premières dark factories, des usines entièrement automatisées, inspirées des modèles déployés par des groupes industriels comme Xiaomi ou dans l’automobile électrique. Ces sites fonctionnent sans éclairage ni présence humaine, 24h/24, et consomment moins d’énergie. Ils répondent aussi à une pénurie mondiale de main-d’œuvre. Contrairement aux craintes habituelles, il ne s’agit pas seulement de supprimer des emplois, mais de transformer le travail et de créer de nouveaux métiers, notamment autour de l’ingénierie et de la supervision des systèmes.Faut-il craindre une bulle de l’IA ?Je distinguerais la bulle financière de la bulle technologique. Il y a sans doute une surévaluation financière, notamment autour des fabricants de puces comme NVIDIA, dont les technologies sont devenues centrales pour l’IA, et un ajustement est probable fin 2026. En revanche, sur le plan technologique, l’IA n’est pas une bulle. Les gains sont réels, mesurables et déjà intégrés dans les usages. Contrairement à d’autres concepts comme le métaverse, l’IA va transformer durablement notre façon de travailler, d’apprendre et de produire.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat – Ce que nous retenons de 2025
22/12/2025 | 39 mins.
Bilan de fin d’année de part et d’autre de l’Atlantique : intelligence artificielle, régulation, cybersécurité, souveraineté numérique et gadgets futuristes. On passe au crible une année 2025 aussi dense que révélatrice.Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet)Intelligence artificielle : la bataille des modèles et l’avalanche d’investissementsL’année 2025 a été marquée par une concurrence accrue entre modèles d’IA, avec un rattrapage spectaculaire des challengers face à ChatGPT. Les investissements se chiffrent désormais en centaines de milliards de dollars, sans que la fameuse « bulle de l’IA » n’ait réellement éclaté, renforçant l’idée que la technologie est déjà profondément ancrée dans l’économie réelle.IA et entreprises : promesses, frustrations et emplois menacésL’adoption de l’IA en entreprise progresse, mais de manière contrastée. Les outils comme Copilot peinent parfois à convaincre les salariés, tandis que des études montrent que l’IA pourrait freiner l’embauche des juniors au profit de profils plus expérimentés augmentés par la technologie, soulevant de vraies questions sur la relève et l’avenir du travail.Médias, contenus et création à l’ère de l’IARédactions, journalistes et créateurs de contenu intègrent progressivement l’IA dans leurs pratiques. Si les gains de productivité sont réels, la fiabilité des contenus générés reste imparfaite et impose des vérifications constantes. Le débat sur l’authenticité et la valeur du travail journalistique est plus vif que jamais.Publicité sans IA : le coup d’éclat d’IntermarchéLa publicité de Noël d’Intermarché (👉 https://www.intermarche.com/) a créé la surprise avec plus d’un milliard de vues, revendiquant une création sans intelligence artificielle. Un succès qui rappelle que l’émotion et la narration humaine conservent une force intacte face aux technologies automatisées.Régulation et souveraineté numérique : Europe contre Amérique du NordEntre l’AI Act européen, déjà contesté avant même son application, et la dérégulation américaine, 2025 a été une année charnière. La souveraineté numérique est devenue un sujet central, notamment après des épisodes révélateurs impliquant des acteurs du cloud et des pressions géopolitiques croissantes.Les fleurons français de l’IA sous les projecteursLa France a vu émerger et s’affirmer des acteurs clés comme Mistral AI (👉 https://mistral.ai/), tandis que le retour en France de figures majeures de la recherche en intelligence artificielle nourrit autant d’espoirs que de débats politiques et industriels.Cybersécurité : fuites de données, attaques et pannes géantesEntre cyberattaques massives, fuites de données sensibles et pannes d’infrastructures critiques comme Cloudflare (👉 https://www.cloudflare.com/), l’année a rappelé à quel point nos sociétés sont dépendantes du numérique. L’IA joue un rôle ambivalent, à la fois arme pour les attaquants et outil pour les défenseurs.Produits tech et gadgets : peu de grandes nouveautés, mais quelques signaux fortsCôté matériel, l’année a été relativement calme, hormis l’émergence de nouveaux formats comme l’iPhone plus léger et l’essor des lunettes connectées de Meta (👉 https://about.meta.com/), notamment les Ray-Ban intelligentes, qui commencent à dépasser le simple gadget.Robotique humanoïde : promesses spectaculaires, réalités complexes2025 pourrait rester comme l’an zéro de la robotique humanoïde, avec une multiplication d’annonces et de prototypes, notamment en Chine. Mais entre enjeux de sécurité, attentes irréalistes et limites technologiques, le chemin vers une adoption massive dans les foyers reste semé d’embûches.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

📆 L'HEBDO 20/12 : 2025, l’année où l’IA a tout accéléré
20/12/2025 | 1h
L’intelligence artificielle, la robotique, la cybersécurité et la désinformation ont marqué 2025. Dans ce dernier Hebdo de l’année, on dresse le bilan d’un millésime technologique hors norme et se projette déjà vers 2026.💡Découvrez Frogans, l’innovation française qui réinvente le Web [PARTENARIAT]L’actu de la semaine : cyberattaques, deepfakes et grandes manœuvres numériquesL’actualité est dominée par une cyberattaque d’ampleur visant le ministère français de l’Intérieur, suivie de soupçons de fuites massives de données impliquant la CAF et le ministère des Sports. On revient aussi sur une fausse vidéo générée par IA annonçant un coup d’État en France, largement diffusée sur Facebook, qui a suscité la réaction d’Emmanuel Macron et relancé le débat sur la désinformation et la responsabilité des plateformes.Côté innovations, OpenAI ouvre un App Directory intégré à ChatGPT, tandis que Google dévoile Gemini 3 Flash, un modèle plus léger destiné aux usages quotidiens. Enfin, TikTok trouve un accord pour passer sous contrôle majoritairement américain aux États-Unis, mettant fin à plusieurs années d’incertitudes politiques.IA : course aux modèles et investissements recordsAvec Bruno Guglielminetti, journaliste et animateur de Mon Carnet, le débrief transatlantique revient sur l’année 2025 marquée par une accélération spectaculaire de l’IA. Bataille féroce entre OpenAI et Google, investissements colossaux chiffrés en dizaines de milliards de dollars et montée en puissance des usages en entreprise : l’IA s’impose comme un pilier stratégique, malgré les interrogations persistantes sur une possible bulle financière.Le débrief revient sur l’émergence de la robotique humanoïde, particulièrement portée par la Chine, et sur les avancées des lunettes connectées, notamment celles de Meta en partenariat avec Ray-Ban. Entre espoirs d’usages concrets et inquiétudes liées à la sécurité et aux attentes excessives, 2025 apparaît comme une année charnière pour ces technologies.Agents IA et dark factories : le regard de CapgeminiPatrice Duboé, Directeur de l’innovation Europe du Sud chez Capgemini, analyse les grandes tendances technologiques de l’année. Il décrypte l’essor des agents IA déjà déployés à grande échelle dans les entreprises, notamment dans les centres de support, ainsi que le phénomène des « dark factories » chinoises, où robotique et automatisation redéfinissent la production industrielle [PARTENARIAT]. Cybersécurité : une année noire pour les données personnellesBenoît Grünemwald, expert cybersécurité chez ESET, dresse un constat préoccupant : fuites de données massives, attaques en série contre des institutions publiques, fédérations sportives et entreprises françaises. Il alerte sur l’utilisation croissante de l’IA par les cybercriminels, capables désormais d’automatiser certaines attaques via des agents intelligents, tout en soulignant que les outils de défense progressent eux aussi [PARTENARIAT]. Un ancien commando face aux dronesEnfin, Louis Saillans, cofondateur d’Askalon Industries et ancien commando de marine, présente une technologie innovante de détection de drones basée sur des capteurs acoustiques et l’IA. Pensé pour les aéroports et les sites sensibles, ce système illustre comment l’expérience militaire peut nourrir des solutions civiles face aux nouvelles menaces aériennes.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.



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