Le FLN
Le FLN, ou Front de libération nationale, est un acteur central de l’histoire contemporaine de l’Algérie. Pour bien comprendre sa place, il faut remonter au contexte de la colonisation, aux luttes pour l’indépendance et à la vie politique de l’Algérie post-coloniale. Voici l’essentiel à connaître, présenté de manière pédagogique.1. Un mouvement né dans un contexte colonialL’Algérie est colonisée par la France en 1830, et devient en 1848 un territoire intégré à la République française. Mais les Algériens musulmans sont exclus de la citoyenneté pleine et entière. Cette situation d’inégalités, d’humiliations et de spoliation des terres alimente, dès le début du XXe siècle, des revendications nationalistes.Le FLN naît officiellement le 1er novembre 1954, à travers une série d’attentats coordonnés qui marquent le début de la guerre d’indépendance. Il est fondé par des militants nationalistes issus d’autres mouvements (comme le MTLD de Messali Hadj), mais qui souhaitent une action plus directe et armée.2. Une organisation politique et militaireLe FLN n’est pas un simple parti politique : c’est un mouvement de libération, avec une double structure. Il dirige la lutte politique mais aussi la lutte armée, à travers son bras militaire, l’ALN (Armée de libération nationale). Il mène des actions de guérilla contre l’armée française, organise des grèves, et cherche à rallier la population algérienne.Le FLN s’appuie aussi sur un réseau international : il obtient le soutien de pays comme l’Égypte, la Yougoslavie ou la Chine, et porte la question algérienne à l’ONU.3. La guerre d’Algérie (1954-1962)Le conflit dure huit ans et fait plusieurs centaines de milliers de morts. Le FLN mène une guerre de libération contre la France, mais aussi une guerre interne pour asseoir son autorité. Il commet des attentats, des assassinats ciblés, et des massacres, notamment contre les civils musulmans soupçonnés de collaboration, ou les militants de mouvements rivaux comme le MNA (massacre de Melouza en 1957). Les harkis, combattants algériens pro-français, sont également ciblés. Le FLN utilise aussi la torture, l’intimidation et la violence politique pour imposer sa domination.Face à cela, la répression française est elle aussi brutale : arrestations massives, exécutions, et torture systématique, notamment durant la bataille d’Alger. Le conflit s’achève avec les Accords d’Évian en 1962 et l’indépendance de l’Algérie, mais laisse un lourd héritage de douleurs et de divisions.4. Un parti unique après l’indépendanceAprès l’indépendance proclamée le 5 juillet 1962, le FLN devient le parti unique du nouvel État algérien. Il gouverne sans opposition pendant des décennies, notamment sous la présidence de Houari Boumédiène (1965-1978). Il impose un système socialiste, nationalise les ressources, mais laisse peu de place au pluralisme politique.5. Une légitimité contestéeÀ partir des années 1980, des contestations sociales et politiques émergent. En 1988, des émeutes conduisent à la fin du parti unique. Le FLN perd son monopole, mais reste influent. Il revient au pouvoir à plusieurs reprises et reste aujourd’hui encore un acteur politique majeur, bien que critiqué pour son immobilisme et son héritage autoritaire.Ainsi, le FLN a été le moteur de la lutte pour l’indépendance algérienne, mais son rôle après 1962 divise : pour certains, il est un symbole de libération, pour d’autres, celui d’un pouvoir figé et centralisé. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.